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Lâcher-prise : détrôner la peur, couronner la paix intérieure

Lâcher-prise n’est pas toujours facile en ce temps anxiogène. Fin d’épidémie ou deuxième vague ? Vrai ou faux virus ? Division médicale, détresse sanitaire, surprises, peurs, doutes, incertitudes, confusions, colère, tristesse… dans ce flot d’émotions et d’informations contradictoires, comment trouver la paix intérieure ?

Lâcher-prise, une attitude qui n’a jamais été aussi essentielle qu’à cette période éprouvante que nous traversons actuellement. Et pourtant, jamais aussi difficile à atteindre ! C’est comme une double punition. Plus le stress augmente et moins nous ne parvenons à nous apaiser. Beaucoup voudraient pouvoir se détendre. Le problème, c’est que le stress que nous vivons aujourd’hui ne fournit pas l’antidote dont nous avons besoin. Comment éviter les effets délétères du stress sur notre santé physique et psychique ? Comment sortir de nos peurs, de nos angoisses, de notre sentiment d’insécurité ?

Les principales ressources susceptibles de nous aider fondamentalement, sont en nous.

Certains(nes) vont multiplier les demandes d’aide à l’extérieur. Selon les habitudes de chacun(ne), ce sera une prière, le soutien d’une association, d’un collègue, l’écoute d’un(e) conjoint(e), ou encore le réconfort d’un bon film, d’un bon repas, d’un grignotage, d’une cigarette, d’un verre de vin etc. Des trucs et des astuces provisoires pour masquer nos douleurs, repousser nos peurs, déserter notre détresse intérieure.

Bien sûr, l’empathie et le partage, le soutien que l’on peut se donner les uns aux autres, sont essentiels dans nos relations quotidiennes. Il est crucial de les poursuivre, et de les développer, d’autant plus dans les jours qui viennent. Mais qu’en est-il de notre relation avec nous-même ?

Quelle part d’écoute apportons-nous au Soi intérieur ? L’autorisons-nous à s’exprimer ? Lui faisons-nous une place dans notre vie de tous les jours ? Sommes-nous conscient(e) de son importance, de l’aide précieuse et juste qu’il peut nous apporter ?

La subtile énergie de l’amour

Souvent, l’on s’aperçoit que la réponse à une situation difficile que l’on rencontre à un instant T de notre vie, ne se trouve pas à l’extérieur. Du moins pas uniquement. En fait, les principales ressources susceptibles de nous aider fondamentalement, sont en nous.

Rien, ni personne ne pourra nous sauver de la peur, de l’anxiété, d’une addiction, d’un manque de confiance en soi. Rien, ni personne ne pourra nous aider à sortir de la souffrance d’une rupture, d’un deuil, d’une maladie, si nous ne mobilisons pas en nous l’énergie vitale, nécessaire à notre guérison.

Cette énergie vitale se nourrit d’une source unique et essentielle : l’amour

C’est l’amour que nous nous accordons à nous-même qui guérit nos blessures. C’est le respect de notre corps, de nos pensées, de nos émotions, qui nous aide à nous détendre et à nous apaiser. L’amour que nous nous autorisons pour nous-même est notre première clé de sécurité intérieure. C’est notre atout majeur. Il détermine notre force et notre stabilité. Il protège et maintient notre intégrité.

Vivre en harmonie avec les autres est bien sûr essentiel, mais vivre en harmonie avec soi-même l’est tout autant.

Pour cela il est primordial de nous écouter. Actuellement, ce n’est pas dans les informations confuses, contradictoires et elliptiques qui nous arrivent quotidiennement de l’extérieur, que nous trouverons des réponses.

Ce ne sont pas les questionnements répétitifs, l’information qui tourne en boucle chez certains médias sur la mortalité de l’épidémie, l’hypothétique danger de nouvelles vagues, l’attente interminable de résultats d’étude sur d’éventuels traitements, l’effervescence des recherches pour un vaccin, la crise économique, le casse tête du déconfinement, qui nous permettent de trouver notre sécurité et notre paix intérieure. Tout cela ne fait qu’agiter l’épouvantail de la peur, faisant la part belle au déploiement de nos peurs irrationnelles. Seul un vrai lâcher-prise nous permet de nous en affranchir.

Comment se préparer au lâcher-prise ?

Pour toutes celles et ceux confrontés à une situation difficile et plus ou moins grave, Colette Portelance*, psychothérapeute, propose un guide en 7 étapes afin d’acquérir une manière d’être, permettant d’atteindre un lâcher-prise instantanément et sans effort.

Elle explique que le lâcher-prise est “une expérience d’intériorisation”.

Or, nous le savons, nous ne sommes pas éduqués à nous connecter à notre intériorité. Dans aucun programme scolaire, en France, ne figure la compétence “Etre capable d’être à l’écoute de soi”. A l’école, dès la maternelle, on apprend à “vivre ensemble”, mais pas avec soi-même. Vivre en harmonie avec les autres est bien sûr essentiel, mais vivre en harmonie avec soi-même l’est tout autant.

Ainsi, paradoxalement, nous sommes beaucoup plus éloignés de notre intérieur que de l’extérieur. Nous sommes peu à l’écoute de notre être profond que nous connaissons mal.

Pourtant, il nous envoie des messages régulièrement, par le biais de l’intuition, de symptômes ou de maladies, afin de nous avertir, de nous alerter que quelque chose ne va pas… Mais souvent hélas, nous faisons  la sourde oreille, préférant  nous laisser absorber par une foule d’activités, de projets ou de pensées qui nous divertissent, et nous font oublier nos problèmes essentiels.

Cette ouverture sur soi, commence par la conscience. C’est le début incontournable qui inaugure le processus du lâcher-prise décrit par la psychothérapeute. Un processus dans lequel il va falloir s’investir, faire des efforts, mais qui au bout des exercices nous conduira vers un cheminement de paix intérieure.

Les 7 étapes du lâcher-prise 

1ère étape du lâcher-prise

“La conscience du point de départ et du but” :

Selon la situation, il s’agit d’identifier la personne ou l’événement avec laquelle ou lequel nous éprouvons des difficultés. Au cas où il y en aurait plusieurs, choisir ce qui nous pose le plus gros problème.

Ensuite nous analysons tous les éléments qui rendent cette situation difficile : problème de communication, besoins non satisfaits, manque de respect, sentiment de peur, d’insécurité etc.

Puis nous nous interrogeons sur notre manière de réagir face à ce problème : Avons-nous l’habitude de réagir par la fuite, le rejet, la critique, la menace, les reproches, la culpabilisation, les accusations, le mutisme etc. Il est important d’être attentif(ve) aux émotions que l’on ressent. C’est notamment un moyen de comprendre ce qui nous fait souffrir.

Exemple : les informations anxiogènes sur le virus et l’épidémie.

  • Émotions ressenties : peur, anxiété, indécision, tristesse, insécurité
  • Réactions : rejet des autres, fuite, repliement sur soi

Pour ressentir et se rapprocher le plus possible de la réalité de nos émotions, Colette Portelance conseille de fermer les yeux et de prendre le temps de les laisser remonter en nous.

2ème étape du lâcher-prise

“L’acceptation”

Selon Colette Portelance, l’acceptation constitue “la porte d’entrée sur le lâcher-prise”

Elle explique que nous dépensons beaucoup d’énergie en luttant contre ce qui est, et ce qui nous arrive. Il s’agit donc d’accepter la réalité qui nous affecte. Nos réactions habituelles face aux difficultés de la vie sont souvent les mêmes :

Refoulement, victimisation, rejet de la responsabilité sur les autres ou encore résistance combative et épuisante.

Il s’agit donc de porter un regard sur notre manière d’être, de se formuler intérieurement ou même à haute voix, ce que l’on constate de nos réactions, de nos émotions. Ceci, afin de les accueillir totalement, sans rejet, sans jugement, et sans culpabilité.

Il est possible notamment de se formuler mentalement des phrases d’acceptation :

Exemple : “J’accepte ma peur obsessionnelle d’être contaminé(e) par le virus SARS-COV-2.”

Même si ces émotions sont désagréables, qu’elles nous apparaissent insupportables, nous devons savoir les accueillir. Elles témoignent de nos anciennes blessures, de notre vulnérabilité, et c’est une belle offrande d’amour envers soi-même que de les accepter.

Le simple fait de les accueillir comme des états qui font partie de nous-même, de ne pas les refouler, de ne pas les combattre, de les admettre en tant que tels, procure un état de paix intérieure.

3ème étape du lâcher-prise

“La présence au corps”

Traiter son corps avec respect est essentiel. Le corps n’est pas un outil de performance qui doit réaliser ce qu’on lui demande. C’est un être vivant qui a besoin d’amour, d’écoute et d’équilibre.

Manger sainement, faire des exercices quotidiens en respectant nos limites, s’accorder des moments de détente, sont des bases fondamentales.

La méditation, la relaxation peuvent nous aider à nous connecter avec notre corps, notre intériorité. Les ressentir durant seulement 3 minutes, sans analyse ni effort d’observation, constituent une forme d’abandon, de lâcher-prise en soi.

4ème étape du lâcher-prise

“Le lâcher-prise”, c’est-à-dire “s’abandonner à ce qui est”

L’idée est de confier notre difficulté à notre « intelligence irrationnelle ». Il y a en nous une intelligence profonde qui sait mieux que notre raisonnement logique comment remédier à nos problèmes. La psychothérapeute propose de confier cette difficulté sous la forme d’une image. Cela consiste à représenter notre problème par un symbole tout en l’accompagnant du contraire vers lequel nous souhaitons arriver.

Exemple : Je suis tétanisé(e) par la peur du virus qui m’empêche de sortir.

  • Image = moi recroquevillé(e), accablé(e) dans un coin de mon appartement
  • Image contraire : moi dehors, marchant librement et joyeusement

Une fois que nous avons confié ces images à notre « intelligence irrationnelle », laissons faire les choses. Elles nous mèneront, tout naturellement, vers les autres étapes qui nous permettront de nous accomplir.

5ème étape du lâcher-prise

“L’entre-deux”, c’est-à-dire la période transitoire entre “le non-faire du lâcher-prise et le faire du passage à l’action”

Ça y est, nous avons abandonné l’idée de vouloir tout contrôler. Nous avons réalisé une vraie connexion à notre intelligence profonde, et nous lui faisons entièrement confiance. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à attendre la réponse qui viendra inévitablement.

Il est inutile, voire même contre-productif, d’attendre un résultat particulier. L’intérêt de cette pratique est de faire l’expérience de l’abandon et de la confiance. Laissons faire cette intelligence profonde, irrationnelle que chacun(e) nommera comme il(elle) le veut : intuition, âme, conscience universelle, force divine, énergie vitale, sagesse intérieure …

Comment remonte la réponse à notre problème ?

Il est avant tout important d’être attentif(ve) à l’émotion que l’on ressent lorsque cette réponse se manifeste. C’est l’intensité avec laquelle nous la percevons, la résonance qu’elle a en nous, qui sont significatives. Elle peut avoir des formes diverses. Cela peut être une idée que nous n’avions jamais eu auparavant, et qui nous traverse l’esprit. Cela peut être une image ou un rêve. La réponse peut aussi venir de l’extérieur : une remarque, une lecture, un regard, une conversation avec un(e) ami(e) qui produit en nous un écho particulier.

Ce qui est certain, c’est que cette réponse nous apparaîtra comme une certitude, une évidence.

6ème étape du lâcher-prise

“Le choix”

Choisir, c’est passer à l’action, créer sa vie et se sentir vivant ! C’est lâcher-prise avec nos peurs, se lancer, avancer. Le doute nous emprisonne et nous maintient dans l’inaction. Le choix nous libère et nous propulse dans la vie. Il nous permet d’utiliser notre force et notre pouvoir de création. “Le doute nous enlève ce pouvoir parce que, dans l’hésitation, nous laissons les autres et les circonstances de la vie décider à notre place… Le doute nourrit le manque de confiance, la peur et l’insécurité.” explique Colette Portelance.

Il s’agit donc de prendre conscience de nos peurs, et d’avancer avec elles sans se laisser dominer.

Car, même si des risques existent, il est important de faire des choix pour se sentir l’acteur ou l’actrice, responsable de notre vie. Ce choix assumé, en accord profond avec notre être, est aussi une grande source de paix intérieure.

7ème étape du lâcher-prise

“Le passage à l’action”

Agir n’est pas toujours facile ajoute Colette Portelance, car cela implique de s’engager dans des directions encore inconnues, inexplorées. L’action nous invite à mobiliser de nouvelles stratégies, à changer nos habitudes, à nous “libérer de comportements répétitifs”. Autant de nouveautés qui font peur et peuvent nous dissuader d’agir.

Pourtant ce sont les actions, en cohérence avec ce que l’on est profondément, qui participent à notre accomplissement. Et ce sont nos peurs qui nous maintiennent dans la soumission, la domination, la fuite de notre plein potentiel, de notre énergie, de notre capacité d’exister pleinement et de penser indépendamment. En somme de notre pouvoir de vivre.

Faire confiance à la vie

Lâcher-prise, c’est aussi accueillir cette vérité-là : Nous pouvons être perdus dans un événement surprenant, inattendu. La pandémie dans son histoire troublante, pleine de controverses, de contradictions, de risques potentiels, de manques, de conflits d’intérêt, de remise en question du devoir essentiel de soigner, et du droit essentiel d’être soigné, sème la peur et l’insécurité. Etre perdu dans un tel contexte est tout à fait normal.

Accueillons cette émotion en nous. Voyons ce que cela suscite et fait germer. Faisons confiance à notre intuition profonde pour nous apporter une réponse et un pouvoir d’action.

Faisons aussi confiance à notre corps qui, s’il est en bonne santé et que l’on en prend soin, est parfaitement capable de vivre en bonne intelligence avec les milliers de virus qui peuplent notre environnement, et que nous inhalons chaque jour. Des virus que notre corps côtoie depuis la nuit des temps, et dont notre génome est constitué à 10%.

Une bonne raison pour détrôner la peur et couronner notre paix intérieure.

* Colette Portelance : Co-fondatrice du Centre de relation d’aide de Montréal, Thérapeute en relation d’aide, pédagogue et conférencière internationale. “Les 7 étapes du lâcher-prise”, Ed Jouvence Maxi-pratiques

Ecouter notre intuition profonde, faire confiance à notre corps

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