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La sexualité, plaisir ou instinct ?

La sexualité, plaisir ou instinct ? Les deux mon capitaine. Il est vrai qu’on ne connaît que très peu de choses sur notre sexualité finalement. On en parle beaucoup, elle s’affiche partout sans retenue, en image et en vidéo dans nos pays occidentaux, mais on est souvent incapables d’en expliquer tous les ressorts. Tellement centrés que nous sommes sur notre quête du plaisir sexuel, nous en oublions de nous intéresser à l’origine même de la sexualité de même qu’à son histoire. De nos jours on parle de sexualité mais on ne l’explique pas.

La sexualité s’explique d’abord à travers l’observation et la compréhension du comportement animal. C’est ce que nous disent Serge Wunsch, enseignant chercheur en neurosciences, chargé de cours en sexologie et Philippe Brenot, psychiatre, sexologue et anthropologue. Tous les deux invités dans La Tête Au Carré, émission de Mathieu Vidard sur France Inter, décrivent les processus élémentaires  liés à l’origine du comportement sexuel humain.

N’oublions pas que nous sommes d’abord des animaux. Serge  Wunsch nous explique, qu’au début, la sexualité est donc, avant tout, animale. Les données scientifiques démontrent que les comportements sexuels des  mammifères sont organisés pour une copulation hétérosexuelle essentiellement destinée à la reproduction. Chez l’animal donc, point de quête de plaisir, juste une sexualité utile. L’ attitude provocante de la  chatte en période  de chaleur, qui creuse son dos pour offrir son sexe au mâle, ne correspond qu’à une nécessité fonctionnelle, celle de faciliter la pénétration. On notera d’ailleurs que cette position stimule automatiquement le réflexe érectile chez le mâle.

 

Qu’en est-il chez les humains ?

Philippe Brenot ajoute que la lordose est un comportement qui n’existe plus de la même façon chez les humains. On le retrouve sous une autre forme, notamment dans la mise en valeur des fesses de la “femelle humaine”, qui peut être considérée comme un signal d’appel sexuel. Toutefois, pas d’inquiétude les filles ! Si vous portez un jean top moulant, ou que vous cambrez un peu trop le dos, les hommes ne vous sauteront pas dessus pour autant. En effet, ce signal  ne déclenche plus de réflexe érectile obligatoire, comme chez les mammifères inférieurs. Ouf, on va pouvoir continuer de s’habiller comme on veut.

 

Le clitoris et le pénis avaient essentiellement pour fonction de déclencher un certain nombre de réflexes sexuels.

 

Mais alors, vous demanderez-vous, s’il n’y avait  pas de recherche de plaisir chez les espèces de mammifères ancestrales, à quoi pouvait bien servir le clitoris, aujourd’hui organe essentiel de plaisir chez la femme ? Et  bien il servait tout simplement à faciliter la fécondation. En effet, le clitoris, par les sensations qu’il percevait, déclenchait le réflexe ovulatoire. Cela permettait donc une vraie synchronicité entre les libérations de l’ovule chez la femelle et du sperme chez le mâle. Le clitoris et le pénis avaient essentiellement pour fonction de déclencher un certain nombre de réflexes sexuels.

 

L’humain séduit-il avec ses phéromones ?

Comment expliquer alors ce grand basculement dans  la sexualité de l’être humain ? Comment expliquer que notre sexualité ne soit plus aussi instinctuelle ? Les hominidés ont perdu leur système de détection des phéromones. Serge  Wunsch précise  que, ce mécanisme fondamental chez tous les animaux qui permet d’échanger notamment un ensemble de signaux sur la sexualité, n’est plus fonctionnelle chez l’être humain. Les phéromones dont on parle tant et auxquels on prête si souvent le rôle déclencheur de l’amour ne sont quasiment plus fonctionnels chez l’être humain qui a perdu près de 90% de ses détecteurs. Ces phéromones, dont le mécanisme est essentiel chez tous les animaux, n’existe donc plus qu’à l’état résiduel chez l’être humain, et sont devenus secondaires.

 

La liberté sexuelle pose question aux couples

La recherche de plaisir est une spécificité de l’être humain et marque une rupture avec l’animal. L’être humain est un hédoniste qui a développé une multitude d’activités susceptibles  de lui procurer du plaisir, et en priorité la sexualité qui propose une grande diversité de comportements sexuels. Cette diversité et cette liberté sexuelle qui s’est très largement développée à partir des années 1970 en France n’est pas sans poser question aujourd’hui.

Philippe Brenot nous interpelle sur le sentiment de déroute que peuvent éprouver certains couples face à cette absence “de bornes et d’interdits”. Les hommes et les femmes  vivant en couple s’interrogent sur les codes de leur partenaire et se demandent s’ils vont s’entendre sur ces codes. Ils s’interrogent sur les limites à installer au sein de leur couple.  Philippe Brenot insiste sur l’importance de se respecter et précise que la sexualité est une possibilité mais jamais une obligation.

À nous donc d’utiliser notre raison et notre réflexion pour gérer et doser notre énergie sexuelle. À nous de lui donner la place qui équilibrera notre vie amoureuse et harmonisera notre relation de couple.

Bon dosage les amoureux !

 

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