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Cinq étapes pour surmonter une séparation

Cinq étapes à traverser avant de voir le bout du tunnel. La séparation, dans une relation amoureuse, est  souvent un grand choc. La bonne nouvelle, c’est que l’on s’en remet lentement, mais sûrement. C’est du moins ce que nous promet le psychiatre et psychothérapeute Christophe Fauré, à travers  son livre « Le couple brisé »*. Il nous explique comment, après le chaos, retrouver la lumière et se reconstruire.

Cinq étapes sont incontournables pour se relever d’une séparation. C’est le prix à payer pour trouver le chemin de la reconstruction. Dans son ouvrage écrit en 2016, Christophe Fauré nous décrit les cinq étapes que nous sommes obligés de traverser pour dépasser le séisme de la rupture.

La durée de cette traversée varie selon les personnes. D’une manière générale elle peut durer entre un an et demi et quatre ans. Certains la parcourent en un an. Ce passage est incontournable “pour retrouver un plein équilibre intérieur, être suffisamment détaché émotionnellement de son partenaire et reconstruire une vie satisfaisante et stable.” nous dit-il. Il ajoute  “le processus de séparation est un processus naturel de cicatrisation de la blessure de la rupture ; il a ses impératifs et certaines étapes ne peuvent et ne doivent pas être court-circuitées.

 

Transformer l’échec en réussite

Le message est clair, inutile de précipiter les choses. Tout viendra à son heure, il suffit d’être patient(e). Pour peu que l’on sache l’utiliser à bon escient, le temps travaille pour nous. À commencer par l’opportunité qu’il nous donne de faire le point avec nous-même.

Il nous permet de prendre le temps de nous interroger et de regarder notre réalité en face, avec courage et honnêteté.

La séparation est en effet un révélateur de nos côtés sombres. Il est important d’accepter de lever les voiles pour mieux comprendre ce qui s’est passé et qui l’on est profondément, voire, qui l’on est inconsciemment. Car il y a bien en nous un acteur sournois qui nous manœuvre et nous dirige.

À nous de le débusquer, pour ne plus le laisser agir contre notre propre bien-être et notre propre volonté. C’est le challenge à relever pour une possible progression vers une vie saine et harmonieuse.

 

Cinq étapes incontournables dans une séparation

Première étape : La rupture se prépare

Elle concerne essentiellement le (la) partenaire qui décide d’interrompre la relation. L’un des deux partenaires est dans une phase de doute.

Dans le tréfonds de son être, on commence bel et bien à évaluer le pour et le contre d’une éventuelle séparation. C’est très déstabilisant car, vis-à-vis de son partenaire, on se sent coupable d’entretenir « dans son dos » de telles pensées. Parfois d’ailleurs, cette idée est tellement inacceptable psychologiquement qu’on lui préfère le déni : « Mais enfin, notre situation n’est pas aussi pénible que ça ! Qu’est-ce que je suis en train de faire ?!

Parfois, on se donne du temps pour réfléchir. On  ne dit rien à notre partenaire, de peur de précipiter une rupture qui n’est pas encore clairement décidée, et de peur de faire mal à l’autre.

Se rendre compte que tout ce que l’on avait investi dans cette relation est désormais voué à la rupture, est un constat très douloureux.

Progressivement nous faisons le deuil de la relation. Christophe Fauré, décrit les caractéristiques de ce processus qui s’inscrit dans le temps «Cette période, qui va durer de quelques semaines à quelques mois, a une forte coloration émotionnelle, essentiellement dépressive. On y rencontre tristesse, parfois mépris de soi et beaucoup, beaucoup de culpabilité. On sait en effet qu’on risque de faire du mal, alors que c’est pourtant la dernière chose que l’on souhaite. »

La rupture se prépare quand on a le sentiment que quelque chose ne va pas dans notre relation. Il y a un malaise qui perdure. Un ensemble d’éléments qui ne nous satisfait pas ou ne nous rassure pas. Quelque chose dans la relation qui n’avance pas, parfois même qui régresse – quelque chose qui fait mal de manière sourde et diffuse et qui nous empêche d’être sereinement amoureux(se).

 

 Le déni, notre invisible ennemi

Le malaise est là mais on fait tout pour ne pas le voir. Malgré notre intuition forte que quelque chose ne va pas, on remet à plus tard de regarder en face ce qui nous prévient quotidiennement. Cette anesthésie passagère ne fait que reporter le problème. De plus, elle nous enferme dans une cage de non-dits et de rancœurs, au final très toxiques pour notre relation.

Relation sexuelle qui se dégrade, communication insatisfaisante, conflits de pouvoir, valeurs divergentes, ennui, manque d’intérêt, évolution différente des deux partenaires, arrivée d’un enfant, maladie, famille recomposée… Plein de raisons peuvent être à l’origine de ce malaise relationnel.

 

Cinq étapes incontournables dans une séparation

Deuxième étape  :  L’annonce de la rupture

Deux cas de figure :

  • Ceux ou celles qui, n’osant pas annoncer leur décision de rompre, laissent alors volontairement la situation se dégrader jusqu’à ce que ce soit le partenaire qui craque le premier en initiant lui-même la séparation.
  • Ceux qui annoncent clairement leur décision de rompre

Christophe Fauré nous donne quelques conseils pour annoncer la mauvaise nouvelle qui constituera, inévitablement un choc pour le (la) partenaire que l’on quitte.

Ce qu’il est préférable de faire :

  • L’annoncer directement et non le laisser apprendre par personne interposée qui aurait été mise dans la confidence
  • On opte pour la communication non violente
  • Parler en son nom en utilisant le « je » et faire part de ses ressentis personnels, de ses malaises, de ces incertitudes, de ses tentatives de remédier à cette situation.

En cas de partenaire violent :

Il est préférable d’anticiper les situations pour se protéger. “Des associations spécialisées peuvent vous venir en aide dans de telles situations.” précise-t-il.

 

Pas de sauvetage sans courage

Bien sûr, à cette annonce, de vieux mécanismes de survie remontent à la surface : on envisage les solutions d’urgence pour sauver notre relation. Mais à ce propos le psychothérapeute nous avertit  “Si on se contente de modifications superficielles qui ne posent pas à plat les dysfonctionnements au sein du couple, c’est comme repeindre à neuf un meuble rongé par les vers : au premier choc, il s’écroule ! Si rien n’est « travaillé » en profondeur dans la relation, en faisant l’effort d’explorer courageusement les raisons de ce désir de rupture, les problèmes restent fondamentalement inchangés.

Il précise que le sauvetage d’une relation ne peut avoir lieu seulement si elle n’est pas déjà laminée en profondeur, et si les deux partenaires sont prêts à travailler ensemble dans un effort authentique et soutenu.

Pour cela, il faut avoir le courage de se regarder en face, d’assumer nos responsabilités au sein de la relation qui s’est dégradée, et donc, de ne pas systématiquement reporter les fautes sur l’autre.

 

Cinq étapes incontournables dans une séparation

Troisième étape : La zone de turbulences

Maintenant que la séparation est bien réelle, il faut tenir. Tenir parce qu’on n’a pas d’autre choix.

Bon gré mal gré, il va bien falloir accepter de traverser cette zone d’inconforts. Il faut gérer les démarches administratives, mettre en place une nouvelle organisation dans notre vie en s’efforçant de rester concentré et efficace, malgré cette oppression interne qui ne nous lâche pas.

Un flux et un reflux nous agitent en permanence, faisant monter ou descendre notre humeur devenue très instable. Des sentiments et des émotions contradictoires nous assaillent sans relâche.

On entre dans un processus de survie. Tenir le coup, jour après jour, traverser ces remous, ces creux, ces retournements, pour retrouver, un jour, la paix et l’équilibre. Avoir conscience que cette souffrance est un passage obligé, incontournable, savoir qu’elle est normale et l’accepter en tant que telle, nous aide à nous projeter dans une perspective de guérison.

 

 

“L’important est de ne pas nier la colère. Elle est naturelle dans le processus de séparation.”

 

 

Peur, colère, amertume, sentiment d’abandon, de trahison, d’insécurité, d’humiliation, d’impuissance, d’incompréhension, les émotions s’enchaînent dans un flot ininterrompu et imprévisible.

Selon Christophe Fauré, il est important de reconnaître et d’accepter notre colère “L’important est de ne pas nier la colère. Elle est naturelle dans le processus de séparation. Et souvent légitime. Par ailleurs, on n’est pas quelqu’un de « mauvais » si on éprouve de la colère. Il ne faut pas non plus en avoir peur : la colère n’est potentiellement dangereuse que dans ses débordements et, si elle déborde, c’est bien souvent parce qu’on n’a pas su trouver les moyens de la canaliser. ..Ce point est essentiel : il est « sain » de dire sa colère, sans craindre d’être jugé ; c’est une énergie puissante qu’il faut accueillir avec autant de respect et de compréhension que la tristesse ou la culpabilité.

De la même façon la dépression est une étape normale du processus de séparation.

Il est donc indispensable de percevoir ce temps de dépression comme une phase prévisible et inévitable du processus, qui signe paradoxalement le fait qu’on progresse et que le deuil de la relation est en train de se faire. Il est important de souligner que les deux partenaires traversent un temps de dépression.” précise le psychothérapeute.

Pour remédier aux symptômes liés à ce « vécu dépressif » tels que les insomnies, le manque d’appétit, la fatigue, l’épuisement, le manque de concentration et d’intérêt, la tristesse, la perte d’estime et de confiance en soi, la culpabilité, le regard négatif sur la vie, Christophe Fauré nous recommande de privilégier des méthodes douces et naturelles “l’homéopathie, la phytothérapie, les huiles essentielles, l’acupuncture ou les techniques de contrôle du stress comme la sophrologie, la relaxation ou encore la méditation.”

 

Parler pour soulager la douleur

La parole joue également un rôle essentiel. C’est “une excellente soupape de sécurité” nous dit-il.

Un ami, un proche capable de nous écouter, ou encore un thérapeute  peuvent constituer une aide précieuse. Il ne faut négliger aucun soutien pouvant nous être apporté de l’extérieur. Demander cette aide n’est en aucun cas une preuve de faiblesse mais, au contraire, le signe que nous prenons notre vie en main pour aller mieux.

 

Cinq étapes incontournables dans une séparation

Quatrième étape : La convalescence et la réflexion

Dans les cinq étapes à traverser, la quatrième amorce la phase de reconstruction et survient généralement un an après la séparation. Elle peut durer entre un an et un an et demi.

Le processus de deuil a fait son œuvre. Les gros débris laissés par le choc de la séparation ont été évacués. On apprend à gérer notre nouvelle vie, à réaliser seul(e) les tâches du quotidien autrefois partagées à deux, à trouver les revenus suffisants pour nous adapter à ce changement économique.

Après le chaos qui nous a éparpillé et épuisé dans cet effort constant d’adaptation et de réajustement, nous commençons à évaluer les conséquences de l’impact du choc de la rupture sur notre physique et notre mental.

 

Être heureux avec soi-même

C’est le moment de prendre soin de soi et de prendre en compte nos besoins et nos priorités.

Une bonne qualité de sommeil, une alimentation équilibrée, des exercices physiques sont la base d’une meilleure hygiène de vie, bien trop négligée depuis notre séparation.

Il est temps aussi de renouveler notre garde-robe, la décoration de la maison, mais également de sortir de chez soi pour rompre notre solitude et notre isolement, rencontrer de nouvelles personnes, se faire de nouveaux(elles) amis(ies).  Bref, il est temps de faire peau neuve !

La séparation nous a appris que nous pouvions vivre seul(e), que notre bonheur ne dépend ni de la présence, ni de l’amour de l’autre. Cette conscience nous renforce considérablement.

 

Comprendre notre fonctionnement

La séparation nous a également fourni l’opportunité de réfléchir à notre manière de vivre avec les autres. Elle nous a permis de nous interroger sur nos choix de partenaires et les schémas répétitifs d’échec. Christophe Fauré nous rappelle que nous nous construisons à partir du vécu de  notre enfance : frustrations, carences affectives, blessures… Notre égo a été façonné par nos expériences du passé. Ainsi, nous avons du mal à nous affranchir de nos représentations et de notre modèle parental. On choisit inconsciemment la personne censée réparer nos carences. On demande alors à notre partenaire de tenir le rôle de « réparateur de nos carences d’enfant », ce qu’il est bien incapable de faire.

Ces références inconscientes à notre enfance sont donc, souvent, à l’origine de nos échecs relationnels.

Le seul moyen d’y remédier est de prendre conscience de ce phénomène pour pouvoir le modifier. Il s’agit de devenir l’acteur (trice) de notre vie et non plus la marionnette de notre inconscient.

Grâce à ce travail sur soi, on s’aperçoit que personne d’autre, que nous-même, n’est capable de répondre à ce besoin de nous réparer. Il nous appartient de nous apporter, personnellement, ce regard bienveillant dont on a tellement besoin.

De cette manière nous ne sommes plus dans une recherche vaine et irréalisable. Nous choisissons notre partenaire pour d’autres raisons. Cela nous permet de ne plus errer dans les mêmes erreurs relationnelles. Nous sommes prêts à rencontrer la personne qui nous conviendra vraiment.

 

Cinq étapes incontournables dans une séparation

Cinquième étape : Le nouveau départ

La cinquième étape annonce la fin du processus de séparation. On vit les choses avec plus de détachement et moins d’émotions.

Elle a lieu entre 1 an et demi et deux ans après la rupture. C’est comme une renaissance.

On a dressé le bilan du chemin parcouru et accepter définitivement la fin de la relation. Il est en effet crucial d’intégrer en profondeur cette réalité, même si des traces de colère ou de tristesse resurgissent de temps à autre.

Le besoin d’une vie sexuelle revient, après une vie de repli sur soi. On a envie de séduire à nouveau, on se remet au sport, on prend soin de soi… La page se tourne.

Peut-être allons-nous passer par une phase de remise à flot ? On rencontre de nouveaux partenaires pour se redonner confiance et renouer avec les sensations de la relation amoureuse. Selon Christophe Fauré, ce sont souvent des relations de trois mois qui ne durent pas. On ne se fait pas encore suffisamment confiance pour s’engager dans une relation authentique.

 

Une nouvelle vie commence

Nous sommes en train de redéfinir notre rapport à nous-même en même temps que notre rapport à l’autre.

Devenus plus matures, plus conscients des enjeux de la relation amoureuse et de la vie à deux, nous nous réinventons un nouveau mode de vie. C’est l’heure des décisions, des choix, des orientations.

Certaines personnes se remettent en couple différemment, surtout les plus de 50 ans. ils vivent chacun chez soi et se réservent les meilleurs moments à deux.

D’autres préfèrent rester seuls. Ils s’investissent dans une association, un engagement spirituel, ou se donnent l’occasion de réaliser un projet professionnel, relationnel ou artistique qui leur tenait à cœur.

D’autres encore rencontrent le partenaire idéal, résultat d’une profonde remise en question rendue possible par le biais du divorce. Le fait de prendre le temps de faire un point avec soi favorise la libération d’aspects névrotiques de notre personnalité que nous n’avions pas eu le temps de réaliser en couple.

Chacun(une) avance à son rythme, dans l’objectif de vivre pleinement, pour profiter des moments de bonheur qu’il (elle) trouvera sur son chemin.

 

Donner du sens à sa vie

Même si la traversée de ces cinq étapes semble difficile, ce qui est certain, c’est que l’expérience de la séparation est souvent un tremplin pour une existence plus riche, et plus proche de notre être profond. Comme le précise Christophe Fauré, “In fine, il y a « succès » après une rupture quand on parvient à l’intégrer dans son chemin de vie et à lui donner du sens. Il y a « succès », quand on parvient à en faire quelque chose de significatif pour soi.

 

*Dr Christophe Fauré « Le couple brisé » De la rupture à la reconstruction de soi, Ed Albin Michel, 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2 thoughts on “Cinq étapes pour surmonter une séparation

  1. Salut Elise!

    Encore un très bon article, merci!

    J’écoutais le dernier livre d’Esther Perel en début d’année, et je pensais faire un billet un peu similaire au tiens, mais ça m’était sorti de l’esprit. J’ai retrouvé quelques notes intéressantes:

    Une “bonne rupture” doit être selon Esther:
    – Prendre ses responsabilités (pas de texto etc. le dire ou faire une lettre qu’on donne en main propre)
    – Etre mature
    – Etre attentioné
    – Etre clair (ne pas laisser une porte ouverte etc.)

    En plus, ça doit inclure les points suivants qui sont important:
    – Reconnaître les sentiments partagés
    – Apprécier la profondeur de ce qu’on a partagé
    – S’excuser pour les fausses promesses
    – Mettre des limites
    – Fermer la relation? Elle utilise : give closure, je ne suis pas sûr qu’on est un équivalent aussi clair en Français!

    Je trouve son approche très aimante et pleine de compassion, et si c’était une longue et importante relation, ça semble en valoir la peine!

    Curieux d’avoir ton avis!

    Et merci de partager les idées d’auteurs / de Docteurs Français, je baigne dans le milieu anglophone pour ça et du coup je découvre d’autres points de vues !

    1. Élise Simplon says:

      Bonjour Nicolas,

      Je te remercie pour le partage de tes notes.

      Tous les conseils de la sexologue et psychothérapeute Esther Perel sont évidemment très justes. La rupture est un passage difficile qu’il faut savoir accepter dans notre parcours de vie. C’est un enseignement qui va nous permettre de nous réajuster dans notre prochaine relation. Pour cela, il est bien plus bénéfique de vivre la séparation sans violence et sans haine. Savoir expliquer clairement nos émotions, notre douleur, nos regrets, assumer pleinement nos responsabilités dans cette histoire qui prend fin, sont autant d’intentions qui nous permettent de mieux comprendre ce qui s’est passé, ainsi que nos vrais besoins.
      Ce travail doit se faire dans le respect de soi et de l’autre, c’est ce qui favorise une cicatrisation saine et nous permet de tourner la page plus sereinement.

      Au plaisir de te lire prochainement.
      Belle journée à toi.

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