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Néo-tantra , une adaptation du Tantra

Détourné ? Le tantra ne pouvait que l’être par les occidentaux qui l’ont trop souvent limité à la sexualité. Fondamentalement hindou, le tantra est intimement lié à sa culture. Les pratiques tantriques ont grandi dans l’hindouisme. Seule l’Inde  en détient  les significations et les buts profonds. Le tantra appartient à l’Inde. Il ne peut s’exprimer dans toutes ses dimensions et ne peut se révéler que sur la terre où il est né.

Même si  le néo-tantra puise ses pratiques dans le tantrisme original, il n’en demeure pas moins une vision détournée par le prisme occidental. En ce sens, on pourrait dire qu’il existe deux tantras : l’authentique et l’occidentalisé. Le réel et le fantasmé.  Le tantra,  revu et adapté aux besoins de la culture occidentale, et LE TANTRA, une méthode très ancienne, dont le but essentiel et de s’unir à l’absolu. Disons-le tout de suite, le tantra est essentiellement hindou ! Beaucoup de praticiens avertis, dont Nathalie Grandhomme et Dominique Bouilly (voir encadré ci-dessous), impliqués dans le mouvement du néo-tantra, le savent et l’expriment très clairement, d’autres moins. Voilà une bonne raison de resituer le tantra dans sa réalité, et de rendre à l’Inde ce qui lui appartient.

 

Aux sources du tantra

Le tantra est apparu en Inde, il y a environ mille cinq cents ans. Il se réfère à des textes  sanskrits rédigés par des brahmanes (prêtres entre autres).  Ils enseignent des doctrines et des pratiques intimement liées à l’hindouisme en général.  Il est difficile de retracer l’histoire du Tantrisme car il n’existe aucun document sur ses origines. Selon toute probabilité, il serait né en Inde à une date ancienne. Les premières écritures sacrées de l’Inde sont datées aux environs du VI ème siècle d’après André Padoux, spécialiste de la question, auteur du livre “Comprendre le Tantrisme”. Le Tantrisme aurait pris un essor tout particulier aux environs du VIIIe-XIIIe siècle.

 

Des mots venus d’ailleurs

Tantrisme, hindouisme, tantra, des mots venus d’ailleurs, qui n’existent pas en Inde. Le mot “hindouisme” est né, sous l’influence britannique, au XIXème siècle et la première appellation “tantra”, d’origine européenne, apparaît en 1798. L’orientaliste anglais, H.H.Wilson est le premier à étudier les tantras. Il rédige sur le sujet un écrit, Sketch of the Religious Sects of the Hindus, paru en 1832. Mais c’est surtout à John Woodroffe , autre pionnier des études tantriques, auteur des Tantrik Texts,  à qui l’on doit une vision positive de ce domaine, considéré à l’époque  par l’élite indienne, les orientalistes et les colonisateurs britanniques,  comme un creuset d“immoralité, [de] superstition et [de] dégénérescence.”

 

Une vision ambiguë de l’activité tantrique

Bien qu’elle fasse partie intégrante de l’hindouisme, la pratique tantrique, lorsqu’elle est revendiquée en Inde, est perçue par le grand public “comme une magie transgressive et dangereuse”. André Padoux explique qu’il existe de nos jours en Inde, des temples et des régions où les pratiques tantriques restent bien vivaces dans la vie quotidienne des hindous.  Toutefois, la dimension tantrique n’a pas, toujours et partout en Inde, la même réalité.  Ainsi, selon la manière dont le tantrisme est reconnu ou ignoré par les hindous, il peut être soit admis soit rejeté. André Padoux décrit l’existence bien ancrée,  mais souvent inconsciente, du tantrisme dans la culture hindoue “C’est avant tout dans les rites et techniques religieuses et dans l’iconographie que vit encore, présent un peu partout, sans être toujours perçu comme tel, le fonds tantrique.” Il conclut à ce sujet que si l’hindouisme actuel n’est pas entièrement “tantrisé”, il en reste fondamentalement imprégné.

 

On critique le monde du gain et des finances, on remet en cause l’ordre sociopolitique mais on gagne beaucoup d’argent avec le sexe tantrique.

 

Kali-dansant sur shivaAu fil du temps, les regards ont changé grâce aux études universitaires de divers pays qui ont diffusé une approche objective et fidèle de la réalité tantrique. C’est le cas notamment en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, au Japon et en Inde. Cependant, un courant inverse s’est aussi développé. Dans le chaos occidental des croyances religieuses, en particulier le catholicisme, une “religion à la carte”, voit le jour,  “[…] chacun “bricole”en prenant un peu partout les éléments qui lui semblent pouvoir répondre à ses aspirations.” déplore André Padoux.

C’est dans ce contexte que l’accent est mis sur la dimension sexuelle du tantrisme. Le phénomène apparaît en Amérique dans les années soixante. Il s’inscrit dans des mouvements de libération sexuelle et de consommation de drogues. Pour symboliser cette liberté, les gurus, notamment Allan Watts, utilisent la déesse érotique Kâlî. De là sont nés le New Âge et le néo-tantrisme. Argent et bonheur spirituel se mélangent sur fond paradoxal. On critique le monde du gain et des finances, on remet en cause l’ordre sociopolitique mais on gagne beaucoup d’argent avec le sexe tantrique.

 

Des visions éloignées du tantra

Originaire de l’Inde, Rajneesh, guru tantrique, arrive aux États-Unis en 1981. Il rassemble de nombreux fidèles et crée une cité idéale, Rajneeshpuram,  qui lui rapporte la modique somme de cent vingt millions de dollars en quatre ans. Condamné pour ses mœurs douteuses et son luxe provoquant, le guru est contraint de quitter les États-Unis. De retour en Inde, sous le nom d’Osho, il crée une nouvelle secte qui se ramifie notamment en France. Malgré la controverse, on se doit toutefois de lui reconnaître un nombre important d’exercices de respiration, très utiles à la méditation.

Selon André Padoux, Agehananda Bharati est l’ illustration “de l’universitaire tântrika militant.” responsable d’une vision détournée du Tantra qu’il décrit ainsi “La voie du salut dans le monde devait passer, selon lui, par la jouissance de tous les plaisirs, la musique, les arts et, surtout, le sexe […] il représente un aspect essentiel de ce que peut devenir le phénomène tantrique dans le monde d’aujourd’hui quand on décide de n’en prendre que quelques éléments en ignorant la réalité socioculturelle indienne.

 

Le Kâma, centre de la vision tantrique

Sur la question de la sexualité, André Padoux explique “[…]si la dimension sexuelle […] est à bien des égards au cœur de la vision tantrique de l’homme et du monde, elle n’a jamais occupé, dans sa réalité religieuse et dans les pratiques, qu’une place limitée. C’est le Kâma, au sens d’accueil et de jouissance de la diversité du monde et de ses plaisirs, qui est au centre de la vision tantrique, et pas seulement le sexe.” Contrairement à la culture occidentale qui a longtemps considéré le sexe comme un péché, l’Inde appréhende le sexe d’une manière naturelle. Toutefois, elle considère qu’il vaut mieux utiliser cette énergie pour se transcender et dépasser les limites de la vie sur terre.

C’est ce qui fonde précisément la vision “divino-humaine” du tantrisme. Dans la conception hindoue, le corps est imprégné de l’énergie divine. C’est un corps  à la fois divin et humain, doublé d’un corps yogique. Les déités habitent et animent le corps, formant un tout avec le cosmos. Un grand nombre de pratiques spirituelles relèvent du yoga, à tel point que les textes tantriques nomment yogin celui chargé d’exécuter les actions rituelles. Le tantra n’envisage donc pas le corps comme un terrain  de jouissance  sexuelle exclusive, mais comme la source énergétique lui permettant de fusionner avec sa divinité intérieure et  le cosmos.

 

♥ ♥ ♥ Les formes positives du néo-tantra ♥ ♥ ♥

Nul doute,  le néo-tantra est un tantra relooké à la mode occidentale qui n’a plus rien à voir avec le tantra hindou. D’où l’appellation “néo-tantra”. Pour autant, faut-il renoncer aux nouvelles formes proposées par de nombreux praticiens en France ? Certains proposent une méthode de lâcher-prise, permettant d’apaiser ses peurs, son stress, son mal-être… Ils pratiquent le tantra en utilisant un ensemble de techniques de relaxation, de détente, de reconnexion à soi-même, de déblocage, de prise de conscience, favorables à l’épanouissement personnel et source de joie intérieure. L’essentiel est de prendre le  temps de s’informer pour trouver le praticien qui répond à nos besoins dans un cadre sécurisant.

Parmi eux, je vous propose de découvrir Nathalie Grandhomme , psychothérapeute et sexothérapeute, et Dominique Bouilly, ostéopathe, formé à la thérapie transpersonnelle, tous les deux animateurs de stages de tantra.

 

 

 

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Author: Élise Simplon

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