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Etre maître de soi… Par quoi commencer ?

Etre maître de soi, un noble chemin que beaucoup cherche à emprunter. Et même si le chemin paraît difficile à réaliser, il est souvent source d’une belle liberté. Pourtant, au commencement, on reste parfois déboussolé. Quelles sont les priorités ? Sur quoi se baser ? Comment y travailler ? Qu’est-ce qui peut vraiment nous y aider ?

 3 pistes pour y voir plus clair…

 

Du conditionnement à la maîtrise de soi

Etre maître de soi est souvent perçu comme une injonction, une énième obligation à respecter – un devoir de bon citoyen – ou de bon disciple de tel dogme religieux, philosophique ou scientifique. La maîtrise de soi peut donc être vécue comme un comportement nécessaire à adopter. Ainsi, nous adhérons à une idée, nous respectons certains gestes, mais sans trop savoir pourquoi. Le sentiment d’être obligé de rester maître de soi dans de nombreuses circonstances est donc souvent accompagné d’une certaine confusion.

Prendre conscience est le commencement du chemin

Cette perception floue du bien fondé de nombreuses de nos actions, est tout à fait normale. La raison en est que le contrôle – la maîtrise de soi – ne fait pas partie de nos programmes scolaires. Elle nous est surtout inculquée par une éducation vaguement répressive et culpabilisante. Ainsi, cette éducation, dont nous n’avons pas conscience, mise en place dès notre enfance, ressemble davantage à  un “conditionnement opérant” plutôt qu’à un enseignement de la maîtrise de soi. Ce conditionnement, initialement décrit par le concept du behaviorisme de Edward Thorndike (psychologue américain), est développé par Burrhus Frederic Skinner (psychologue américain) au milieu du XXème siècle.

La théorie du renforcement positif et du renforcement négatif montre comment on renforce un comportement en le favorisant par une récompense, ou comment on affaiblit un comportement en lui infligeant une punition. Bien que la théorie béhavioriste ne tienne pas compte de la réalité de la conscience et de l’introspection humaine, elle a le mérite de présenter une observation expérimentale du processus de conditionnement, opérant aussi bien pour les animaux que pour les êtres humains.

 

La fabrication des conditionnements

Exemples :

“Ne pleurs pas comme ça !” :  Pour apprendre à un enfant à ne pas pleurer, on lui donne un bonbon / Pour le punir de ses pleurs, on le prive de dessert.

“Fais ce qu’on te dit !” :  Pour apprendre à une personne à adopter certains comportements, on l’intègre dans un groupe / Pour la punir de ne pas faire ce qu’on lui dit, on l’exclut du groupe.

Ainsi, en anticipant les conséquences de son comportement à une situation donnée, la personne modifie sa réponse et s’adapte afin de correspondre à ce qui est attendu d’elle. Elle évite de ce fait la punition. L’apprentissage est acquis : C’est un conditionnement opérant.

Y a-t-il une réelle maîtrise de soi dans cette adaptation ? La réponse est incluse dans la question. Non il n’y a pas de maîtrise de soi, simplement une adaptation. Car être maître de soi implique un intervenant majeur : la conscience.

 

La conscience active le libre arbitre

La conscience est ce qui nous permet de voir et de comprendre ce qui se passe en nous à un instant donné. Elle favorise l’orientation de nos choix et de nos décisions. C’est grâce à elle que nous pouvons nous rendre imperméable ou du moins limiter toute forme de formatage ou de conditionnement. Car elle met en lumière l’ici et maintenant et nous invite à analyser et définir ce qui est bon ou mauvais pour nous.

Prendre conscience est le commencement du chemin. Cela va permettre d’engager 3 actions principales vers la maîtrise de soi.

3 pistes à tracer pour être maître de soi

  • Connaître ses besoins réels
  • Connaître ses valeurs essentielles
  • Demeurer à l’écoute de soi

Après avoir pris conscience de la distinction entre “conditionnement” et “maîtrise de soi”, le trajet a déjà bien commencé. Il est temps alors de s’autoriser des moments de réflexion et d’introspection, afin d’aller vers une meilleure connaissance de soi.

 

Connaître ses besoins réels

Nous découvrons nos besoins en nos posant simplement la question : “De quoi ai-je réellement besoin ?”

Il est possible pour y répondre d’établir une liste de priorités allant de 1 à 10. La règle de cette priorisation pourrait être que les trois premières priorités soient pour vous les plus essentielles et non négociables.

En rédigeant votre liste, peut-être vous apercevrez-vous que vos priorités font partie des 5 besoins fondamentaux décrits dans les travaux du psychologue américain Abraham Maslow dans les années 1940. Il explique notamment que l’humain doit pouvoir satisfaire d’abord des besoins essentiels : manger, boire, avoir un abri, être en bonne santé et en sécurité avant de se motiver pour répondre à ses besoins d’amour, de lien familial et social, puis d’estime de soi et d’accomplissement de soi.

Quoi qu’il en soit, essayez de nommer le plus clairement possible vos besoins réels. Cela vous permettra de faire le tri entre ce qui vous paraissait nécessaire et ce qui est véritablement indispensable à votre vie. Etre maître de soi c’est connaître ses véritables besoins. Cette connaissance évite de se laisser aspirer dans un tourbillon de consommations inutiles, qui pour certaines, peuvent s’avérer addictives et nocives.

 

Connaître ses valeurs essentielles

Les valeurs nous viennent de notre éducation et de notre culture. Nous avons vu plus haut que beaucoup de nos actions sont plus souvent conditionnées que délibérées. Situations et événements activent chez nous des réponses automatiques que nous ne contrôlons pas. Nos comportements sont programmés par ce que l’on nous a appris. Il en va de même de nos pensées et de nos valeurs.

C’est pour cela qu’il est nécessaire de les interroger. Suis-je d’accord avec ces idées, ces comportements, ces valeurs ? Dois-je continuer d’y adhérer ou les stopper ?

Développer son sens critique

Pour connaître nos valeurs profondes il convient donc d’être son propre laboratoire de pensées. Etre maître de soi, c’est, par exemple, évaluer par une recherche personnelle si ce que j’entends, vois ou ce que l’on me dit est basé sur des faits réels et vérifiables. Cette posture critique permet de ne pas se laisser enfermer dans des croyances culturelles, fabriquées uniquement dans le but de manipuler notre manière de penser et de concevoir le monde.

Il s’agit donc de diversifier nos sources d’informations, de faire l’effort de nous documenter afin de comprendre une situation donnée, sous tous ses aspects – ses diverses facettes.

Etre maître de soi, c’est réfléchir par soi-même sans attendre qu’un autre le fasse à ma place.

 

“…vous devez examiner mes paroles. Ne les acceptez pas par simple foi en moi.”

BOUDDHA

Il est certes plus facile, plus rapide et confortable de se laisser penser par des médias – faiseurs d’opinions et de pensée unique. Ils appauvrissent notre capacité de réflexion et nous formatent – sans le dire – dans le “prêt à penser”.

 

Demeurer à l’écoute de soi

Etre maître de soi implique l’écoute de soi. Ce que nous ressentons profondément au fond de nous est réel. Il est important de l’écouter – de l’observer. D’où vient telle ou telle autre sensation ?

On devient maître de soi en apprenant à identifier nos sensations et nos émotions :

“Quel est ce ressenti qui crée soudainement et parfois très sourdement en moi ce malaise, cette tristesse, cette envie de pleurer, ou encore, cette colère ?”

“A quoi cet état est-il lié ? A une pensée, un événement, une peur, une inquiétude, une chose à faire que je tarde à réaliser ?”

Chaque pensée génère une réaction chimique dans notre corps. Une accumulation de stress, de pensées négatives sont toxiques pour notre santé et génèrent des déséquilibres, des maladies. Apprendre à reconnaître et gérer nos émotions nous aide à reprendre en main notre équilibre interne. Nous prenons conscience des influences extérieures et de leur impact sur notre physiologie. Nous voyons plus clairement comment tous les facteurs externes agissent sur notre état physique et mental. Nous comprenons également que nous avons aussi un impact sur les autres. Nous réfléchissons alors à notre manière d’être et de nous comporter avec eux.

 

Précieuse liberté

Nous le voyons, être maître de soi n’a rien à voir avec une toute-puissance, vaine et dérisoire. Etre maître de soi, c’est développer son libre arbitre dans le respect et l’amour de la vie, de l’univers, de soi, et de l’humanité toute entière.

Il s’agit donc d’une émancipation qui nous rend pleinement conscient.e et responsable de nos pensées et de nos actes. Nous devenons l’acteur.trice éclairé.e de notre existence. Ce n’est qu’à travers ce cheminement que la vie prend tout son sens. L’être en devenir, dans une expansion de conscience, est un être libre. Une liberté belle, respectueuse, forte, juste et innovante.

C’est pour cela que la liberté nous est si précieuse… 

 

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