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Le couple vu par Eric-Emmanuel SCHMITT

Le couple… c’est parce qu’on ne parle que, très rarement, de celui qui dure qu’Eric-Emmanuel SCHMITT a eu envie d’écrire sa pièce “Petits crimes conjugaux”. Car oui, le couple, on en parle beaucoup. Mais comment en parle t-on ? On parle de son début,  de sa fin , mais très peu de son milieu. Pourtant c’est bien là que tout se joue.

Le couple n’existe que dans ses extrémités. Comme si le milieu était une  usure fatale et sans  importance, conduisant invariablement vers une longue lassitude sans intérêt. On parle de l’amour comme on parle d’un produit, en lui collant son étiquette avec sa date de péremption. Le mariage dure cinq ans, nous dit-on dans  les sondages. Le couple serait donc un début, une usure et une fin ? Triste tableau ! C’est pourtant là, dans ce milieu que tout se passe et que tout se construit. C’est là que se vit la plus belle aventure. C’est dans ce milieu que le couple existe le plus intensément, car il définit son destin. Le milieu est le juge permanent qui dit, oui ou non, à la durabilité du couple.

 

Parce qu’un  couple, c’est tellement ça !

 

Dans sa pièce, Eric-Emmanuel SCHMITT, nous invite au huit clos, tendre et pathétique, de l’histoire d’un couple. Tellement vrai dans l’expression de ses incertitudes, de ses doutes, de ses faiblesses, de ses souffrances et de ses contradictions ! Tellement fort aussi dans la déclaration de ses sentiments, de son attachement, de son empreinte mutuelle ! Le couple est là, il existe puissamment sur la scène entre Fanny COTTENÇON et Sam KARMANN.  Dans un jeu plein de tendresse et de complicité, il nous émeut, il nous bouleverse.  Un jeu qui nous prend pour ne plus nous lâcher. Un jeu qui nous laisse le sourire aux  lèvres tout au long de la pièce, parce qu’un  couple, c’est tellement ça !

 

Pas facile de comprendre ce qui se trame exactement dans notre vie de couple.

 

C’est vrai que ce n’est pas facile de partager sa vie et de traverser le temps avec l’autre, quand on ne se comprend pas et qu’on ne se le dit pas. Pas facile de vivre dans le silence et l’opacité de l’autre. Alors on interprète, on imagine, on invente un autre, mais on ne vit pas avec l’autre. Pas facile non plus d’y voir clair dans notre propre complexité, façonnés que nous sommes par notre  histoire personnelle, notre culture et notre  sociabilité. Pas facile d’évoluer, d’analyser, de comprendre, de savoir ce qui se trame exactement dans notre vie de couple.

En ne s’interrogeant pas réellement, en ne décidant pas de se regarder droit dans les yeux, pour se voir tels qu’on est vraiment, on laisse notre couple nager en eaux troubles. Mais, à garder tous nos secrets, par pudeur ou par inaptitude, ne risque t-on pas de faire sombrer notre relation ? Car,  à force d’ accumuler les non-dits et les malentendus, le temps creuse l’éloignement et sculpte la rupture.

 

Lisa, la femme et Gilles, l’homme : un couple en crise

 

La pièce d’Eric-Emmanuel  SCHMITT est un condensé qui résume toute la complexité du couple, ses mécanismes, ses recoins, ses cachettes, ses pièges. Grâce à la parole, enfin libérée, le couple se révèle dans un long dialogue amoureux, larguant ses ambivalences. Un dialogue dans lequel , tour à tour, ils se perdent et se retrouvent. A travers cette crise, Lisa, la femme, dévoile ses peurs,  ses souffrances et son amour : “Aimer, c’est cette endurance-là, celle qui permet de passer à travers tous les états, de la souffrance à la joie, avec la même intensité.” A travers son amnésie, Gilles, l’homme, redistribue ses propres cartes pour rejouer leur histoire d’amour : “Alors pour que ça dure, il faut accepter l’incertitude, avancer dans des eaux dangereuses, là où l’on ne progresse que si l’on a confiance, se reposer en flottant sur des vagues contradictoires, parfois le doute, parfois la fatigue, parfois la sérénité, mais en gardant le cap, toujours.”

Parviendront-ils à garder  leur couple en vie et à maintenir le cap  ?

Dans un texte magnifique et un habile suspense aux rebondissements inattendus, Eric-Emmanuel SCHMITT décrit avec subtilité toute les difficultés de la relation amoureuse.  Pour tous les amoureux du couple, Petits crimes conjugaux est  LA  pièce à voir !

Bon spectacle les Vénusiennes et les Martiens !

Texte : Eric-Emmanuel SCHMITT
Mise en scène : Jean-Luc MOREAU
Avec : Fanny COTTENÇON, Sam KARMANN

Quand ?
A partir du 29/09/2016

Où ?
Théâtre Rive Gauche, 6 Rue de la Gaité, 75014 Paris

Pour en savoir plus :
http://www.theatre-rive-gauche.com/petits-crimes-conjugaux-spectacle.html

 

 

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