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L’amour à deux vitesses, quelle est la vôtre ?

L’amour à deux vitesses, deux modèles qui s’imposent de nos jours. D’un côté les rencontres qui s’ajoutent et se consomment rapidement. De l’autre celles qui durent et se développent sur le temps. Côté cœur, entre l’amour “Quick” et l’amour “Slow”, quelle est la différence ? Pascal Anger, psychothérapeute, nous apporte quelques éclairages.

L’amour à deux vitesses, ce sont deux types de couples engagés sur deux routes bien parallèles. Ceux qui tracent sur l’autoroute, en s’offrant des pauses câlines sans lendemain, et ceux qui avancent tranquillement sur les chemins de traverse, en s’accordant un amour durable. Deux attitudes très opposées, qui traduisent deux manières différentes de concevoir et de vivre l’amour, mais également, deux types de personnalité qui ne vivent pas leur rapport à eux-mêmes et à l’autre, de la même manière.

L’amour à deux vitesses : Les amours “Quick”

Pour certains.nes, difficile de ne pas subir la pression d’une culture consumériste, où tout s’obtient dans l’abondance, et de plus en plus vite.

Les applications de rencontre qui proposent des coups de foudre multiples, en instantané, l’ont bien compris. Ainsi, dans la profusion des offres, il suffit d’un clic pour consommer rapidement, puis… jeter. Une manière de vivre l’amour qui semble convenir à celles et ceux qui manquent de confiance personnelle, explique Pascal Anger “Ce type de rencontres furtives peut répondre à des personnes au narcissisme fragile, à un besoin de réassurance. Plaire, pouvoir séduire, aident à se faire confiance.”

Une logique plutôt perverse, car elle engage l’égo à réactiver sans cesse le processus de réassurance. Pour avoir confiance, il faut séduire, et pour séduire, il faut multiplier les rencontres. Un schéma, on le voit, parfaitement en adéquation avec notre système de consommation, qui crée et entretient très largement, faiblesses, addictions, et par la même occasion, mauvaise foi et confusion.

La technologie moderne au service de vieux clichés

C’est particulièrement le cas des relations sans lendemain sur le net. Bien qu’apparemment modernes, libres et émancipées, elles s’appuient souvent sur des clichés culturels, ancrés dans la culture misogyne de nos anciens patriarches. Il semblerait en effet que les hommes aient encore beaucoup d’a priori sur les femmes, ce qui justifierait, en partie, leur peu de volonté à s’engager, “Nous restons victimes d’idées reçues, ce qui complique notre sexualité. Les choses pourraient être plus simples si nous n’avions pas des clichés en tête, du style : « Tu couches dès notre rencontre, alors la poursuite est impossible ». Ce type de représentation peut empêcher la possibilité d’attachement et d’engagement.” rappelle Pascal Anger. Une conception bien commode pour les fervents adeptes du “Ghosting” et les consommateurs de sexe sans “prise de tête”, autrement dit, exempts de sentiments, dont regorgent les sites de rencontres.

Amour kleenex et parité

Il en est de même concernant le caractère toujours dominant, encore bien marqué chez certains hommes, précise le psychothérapeute “Ils n’aiment pas que les femmes usent de stratégies masculines. Ils n’aiment pas être “objet de désir”, et être utilisés comme des kleenex. En revanche l’inverse ne les gêne pas. Les hommes aiment penser que c’est toujours eux qui décident.”

Serions-nous encore éloignés de la parité dans le domaine des amours kleenex ? Il semblerait que la culture machiste ait encore quelques belles années devant elle.

Amour et égalité homme-femme

Les hommes et les femmes doivent pouvoir disposer de la même liberté, autonomie et indépendance.

Pascal Anger

Car si certains hommes subissent encore l’empreinte de la culture de la domination masculine sur les femmes, ces dernières, quant à elles, portent aussi les stigmates d’ancestrales pressions religieuses sur leur sexualité. Difficile, pour beaucoup de femmes, de vivre librement leur corps et leur plaisir, sans culpabilité. Contrairement aux hommes, la sexualité sans amour n’est pas une pratique facilement assumée par la femme.

Mais, dans ce contexte de simple consommation, qu’aurait-t-elle vraiment à y gagner ?

Devenir un objet de consommation sexuel libre, serait-ce une véritable émancipation pour la femme ? Un piège, posé en douce par les consommateurs de sexe facile sur le net, qu’elles vont devoir apprendre à reconnaître et à déjouer. “Ce qui peut être dangereux dans ce jeu de l’amour et du hasard, c’est que les deux partenaires ne partent pas à égalité et, assez souvent, l’un est le jeu de l’autre.” explique le psychothérapeute.

Remettre les compteurs à zéro

Quoiqu’il en soit, pour celles qui seraient tentées de surfer sur les vagues de l’amour libre, la parité dans la relation ne pourra avoir lieu qu’en remettant tous les compteurs à zéro – aussi bien côté homme que côté femme. C’est à dire envisager le rapport homme-femme sans aucun préjugé sexiste. C’est seulement sous cette condition que l’amour libre peut se réaliser dans l’égalité et le respect mutuel. “On peut faire l’amour sans s’aimer. Les hommes et les femmes doivent pouvoir disposer de la même liberté, autonomie et indépendance. Pour être épanouis dans la rencontre éphémère, il convient, de part et d’autre, de pouvoir la vivre intensément et sans culpabiliser. Si les deux partenaires ont pu communiquer au préalable sur l’expérience à vivre et que ça leur convient, rien à dire…” souligne Pascal Anger.

L’amour à deux vitesses : Les amours “Slow”

En revanche, les femmes sont beaucoup plus à l’aise dans une relation d’amour où les sentiments s’expriment, donnant sens et profondeur à leur sexualité. “Elles ont besoin qu’on leur compte fleurette, elles savent davantage ce qu’elles veulent. Montrer ses sentiments reste quelque chose de féminin.” explique Pascal Anger. Il n’empêche, ajoute t-il, que “La plupart des hommes, comme les femmes d’ailleurs, pensent qu’il n’y a pas de vrai rencontre sexuel sans amour.”

Quand les amours “Quick” multiplient les rencontres, les amours “Slow” développent la leur. Ils prennent le temps de s’intéresser l’un à l’autre, de se découvrir pour mieux se connaître. Au fil des jours, ils s’investissent davantage dans leur relation amoureuse. Ils croient en l’amour, et ne sont pas dans un comportement de fuite et d’évitement face à l’engagement.

Pour eux, une histoire d’amour qui en vaut la peine, mérite des efforts. Elle se construit pas à pas, et ne s’abandonne pas en chemin, au détour de la moindre difficulté. Même s’ils ne s’entendent pas nécessairement sur tous les sujets, ils sont capables de gérer leurs disputes et leurs conflits, afin de sauvegarder la pérennité de leur couple.

L’amour, une source précieuse

Le monde bouge, les amours aussi. Des expériences se tentent, de nouveaux modèles se créent. Où est le juste et le faux ? Quel est le bon ou le mauvais ? La réponse appartient à chacun et chacune d’entre nous, pourvu qu’il.elle soit capable d’écouter ses ressentis profonds, de respecter fondamentalement son corps et celui de l’autre, et d’être en alignement avec ses valeurs essentielles. Pourvu aussi, que chacun et chacune garde dans un coin de son esprit, que l’amour est sans doute la plus belle source vive, créatrice de joie et de bonheur, capable de rapprocher et d’unir femmes et hommes, sur notre belle planète…

PASCAL ANGER

PSYCHANALYSTE/PSYCHOTHERAPEUTE

MEDIATEUR FAMILIAL/SEXOTHERAPEUTE

SITE : PASCALANGER .fr

L’amour est entre nos mains, prenons-en soin

2 thoughts on “L’amour à deux vitesses, quelle est la vôtre ?

    1. Bonjour Yvon,

      Merci à toi. Je partagerai avec un grand plaisir quelques unes de tes chroniques sur mon blog.

      Au plaisir également de te revoir.

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