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Fanny Cottençon, Sam Karmann et Jean-Luc Moreau nous parlent de “Petits Crimes Conjugaux”.

Fanny Cottençon, Sam Karmann et Jean-Luc Moreau sont là, tous les trois, dans leur décor, pour la conférence  de presse. Comme trois potes, trois amis qui se connaissent bien, ils racontent leur aventure, leur exploration du texte de la pièce d’Eric Emmanuel Schmitt “Petits Crimes Conjugaux”. Car, bien sûr, avant d’être une pièce qui se regarde et s’écoute, avant d’être une histoire entre deux êtres qui font circuler entre eux un fluide émotionnel, il y a le texte.

Dans ce décor à la polar, les deux comédiens, Fanny Cottençon et Sam Karmann, sont assis côte à côte sur le canapé en cuir vintage. Jean-Luc Moreau, le metteur en scène est assis à côté d’eux. Un pied posé sur une table, souriant et détendu, il écoute Fanny Cottençon qui explique ce qui l’a motivée à jouer le rôle de Lisa.C’est d’abord pour le texte explique t-elle, “C’est une écriture forte, exigeante…et puis pour le rôle, j’aime bien les personnages un peu excessifs. Lisa, c’est une grande amoureuse qui est dans l’idée que l’amour ça rime avec toujours. Il y a des femmes comme ça…”

Elle cite un des  monologues de Lisa : “Tu es mon destin…Nous ne nous appartiendrons jamais physiquement, mais nous nous appartenons mentalement. Tu es tombé au fond de moi, je suis tombée au fond de toi, nous sommes captifs.” Le personnage de Lisa c’est bien cela, un personnage qui aime d’une manière totale, inconditionnelle, par-delà toutes ses craintes, ses doutes et ses souffrances. Lisa est une grande amoureuse qui boit pour oublier ses soupçons, sa jalousie dévorante, et pour attendre Gilles quand il n’est pas encore rentré. Lisa, c’est une femme partagée entre son être moderne et son être archaïque.  Celui qui respecte la liberté de l’autre et celui qui, dans un instinct animal, refuse de partager l’autre pour le garder exclusivement pour soi, dans sa peur irrépressible de l’abandon. L’amour qu’elle éprouve pour Gilles s’est logé en elle comme une empreinte indélébile.

 

“C’est une pièce très difficile…très intelligente…”

 

Parlant à son tour, Sam explique qu’il avait déjà “eu la chance de pratiquer des grands rôles classiques… Petits crimes conjugaux, c’est une pièce très moderne qui demande les mêmes exigences d’interprétation que pour un texte classique… C’est un texte qui exige d’être rigoureux et souple.”

“C’est une pièce très difficile…très intelligente…” ajoute  Jean-Luc moreau “C’est une écriture très riche… Eric Emmanuel Schmitt est un philosophe, un intellectuel. Dans cette pièce, les sentiments sont revisités par un homme qui jongle avec les concepts”.

 

Entrer dans l’émotion

Tout le travail consiste alors à sortir du raisonnement intellectuel pour entrer dans l’émotionnel et les sensations.

“Remplacer la pensée par l’émotion” poursuit Sam qui enchaîne sur le monologue de Gilles. Il remercie l’auteur, Eric Emmanuel Schmitt, de lui permettre de dire ces mots, de faire cette déclaration, de dire quelque chose de magnifique, qu’il n’aurait jamais dit autrement. Il est vrai que dans ce monologue Gilles avoue des choses magnifiques. C’est l’aveu de sa fierté de mâle qui joue au séducteur aventurier, incapable de dire “je t’aime”, qui préfère vivre dans l’illusion de sa liberté plutôt que dans la vérité de son sentiment amoureux. “Te dire à quel point je t’aimais, je ne le pouvais (…) Admettre que notre couple était ma plus grande aventure aurait poussé mon double à se moquer de moi.”

 

Petits crimes conjugaux

C’est l’histoire d’un couple en crise qui explore le fond et les tréfonds de leur couple dans l’usure, au bord de la rupture à cause d’un malentendu, d’une incompréhension mutuelle qui n’ont jamais été dits, exprimés. Au bord du gouffre ils se rattrapent grâce à un échange, un dialogue qui arrive enfin, leur permettant de se révéler chacun dans une déclaration d’amour à l’autre. Deux déclarations qui disent enfin ce qu’ils étaient, ce qu’ils attendaient. Deux déclarations qui, après 15 ans de vie commune, ne s’étaient pas encore dévoilées. “Je me reposais sur la durée de notre couple – quinze ans – sans percevoir que le temps n’est pas un allié en amour. Merci d’avoir assassiné le couple qui s’endormait.” Gilles explique que les hommes ferment les yeux et refusent de voir les problèmes en face, les femmes les regardent au contraire. Elles affrontent le problème de face mais ont tendance à se sentir responsables de l’usure de leur couple.  Lisa synthétise leur malentendu dans cette réplique : “Les hommes pèchent par égoïsme, les femmes par égocentrisme.”

Merci aux comédiens, Fanny Cottençon, Sam Karmann, et au metteur en scène, Jean-Luc Moreau, d’avoir mis en émotion ce texte magnifique d’Eric Emmanuel Schmitt, pour notre plus grand plaisir. Une pièce à voir. Un livre à lire et à relire.

À vos strapontins les amoureux !

 

 

2 thoughts on “Fanny Cottençon, Sam Karmann et Jean-Luc Moreau nous parlent de “Petits Crimes Conjugaux”.

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