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L’amour 2.0, état des lieux

L’amour 2.0 a investi notre quotidien. Il attise les curiosités et accroît son nombre d’utilisateurs. Comment utilise t-on les sites de rencontres en France ? Pour quels types de relation et quelle durée ? Trouve t-on le  grand déclic au bout d’un petit clic ? La première vraie enquête, dans un domaine encore peu étudié, dresse le  profil de la situation.

L’amour 2.0, l’état des lieux. Rendue publique en 2016, l’enquête Etude des parcours individuels et conjugaux (Epic), conjointement réalisée par l’Ined *et l’Insee*en 2013-2014 a sondé 7825 personnes, âgées de 26 à 65 ans. Un volet de cette enquête,  consacré à l’usage des sites de rencontres, a permis de mieux connaître ceux qui utilisent  ces applications via internet.

 

L’amour 2.0, toujours un peu tabou

Dans son article, qui rend compte de cette enquête, Marie Bergström, chargée de recherche  à l’Ined, fait tout d’abord remarquer que les agences matrimoniales ont toujours été tenues à la marge. Peu de monde se vantait d’avoir recours à leurs services : moins de 2% des clients déclaraient les utiliser dans le milieu des années 1980.

De nos jours, bien que cela se démocratise, les langues s’abandonnent lentement à la confidence. 28% des utilisateurs gardent leur quête 2.0 dans le plus grand secret, 21 % sélectionnent  quelques personnes de leur entourage pour en parler. 50% d’entre eux, tout de même, abordent facilement le sujet.

On le voit, malgré un usage des sites de plus en plus répandu, beaucoup de personnes qui y ont recours préfèrent rester discrètes vis à vis de leur entourage. Des préjugés persistent. Les habitués de l’amour 2.0 auraient-ils peur de passer pour des êtres légers, impatients, timides désespérés ou encore inaptes à rencontrer quelqu’un d’une manière naturelle ?

Dans l’émission la Tête au carré de Mathieu Vidard sur france inter en septembre 2016, Pascal Lardellier, professeur en sciences de l’information et de la communication, parle d’une “…certaine réticence de la part des personnes qui fréquentent ces sites à l’accepter, à l’admettre et à le dire.” Il l’explique par “l’aura sulfureuse des minitels roses. On a l’impression qu’être sur ces sites, c’est chercher des relations au rabais, c’est être, quelque part, handicapé social ou relationnel.” Il ajoute toutefois, pointant un paradoxe dans les comportements, “Oui c’est accepté dans les faits, parce que beaucoup de gens se rencontrent sur les sites et les fréquentent.”

 

L’amour 2.0, pour qui et pourquoi  ?

Venus des États-Unis dans les années 1990, les sites de rencontres se sont multipliés en France. Ils sont environ 2000 dans notre pays à proposer LA belle rencontre qui changera, peut-être, toute notre vie. Leur succès, en constante progression, a été très rapide. On compte 10% de personnes inscrites en 2006 contre 14% chez les 26-65 ans en 2013. Il semblerait que la France soit une plus grande utilisatrice des sites de rencontres, notamment par rapport aux États-Unis qui recensait  9% d’utilisateurs la même année.

 

Qui utilisent les sites de rencontres ?

Largement représentée par les cadres et les professions intellectuelles supérieures en 2006, l’utilisation des sites de rencontres s’est progressivement diversifiée et étendue aux autres catégories professionnelles. Elle s’est également élargie géographiquement. Principalement urbaine, elle a gagné toutes les régions françaises.

Ce n’est pas pour autant qu’elle favorise les mélanges socioculturels, précise Marie Bergström, car en se multipliant, les sites se sont aussi spécialisés. Chacun  revendique son type de public, allant de la classe d’âge à la culture religieuse en passant par le lieu d’habitation et le milieu culturel.

 

Quels âges trouve t-on majoritairement sur les sites de rencontre ?

Cela n’étonnera personne si l’on dit que les jeunes de moins de 30 ans sont particulièrement présents. Génération numérique oblige, ils connaissent et pratiquent presque naturellement la communication via internet. C’est la gent masculine qui l’utilise le plus. 36% d’hommes de 26-30 ans se sont inscrits contre 23% de femmes.

Par contre, à partir de 46 ans, la tendance s’inverse. En raison d’un célibat plus important chez les femmes plus âgées, ce sont elles qui se retrouvent plus nombreuses à chercher l’âme sœur sur internet.

 

Comment ça marche ?

La plupart des sites propose un abonnement payant pour les hommes et gratuit pour les femmes. 45% des hommes déclarent avoir souscrit un abonnement contre 18% des femmes.

Beaucoup de monde mais peu d’élus pour le grand amour. Contrairement aux idées reçues, les sites de rencontres ne sont pas encore les incubateurs de couples. Moins de 9% ont rencontré leur partenaire via internet entre 2005 et 2013.  Les couples se forment prioritairement hors ligne, le plus souvent sur son lieu de travail, à l’occasion de soirées entre amis ou dans les lieux publics.

Il semblerait donc que les sites de rencontres permettent, pour la plupart, des rencontres éphémères, voire majoritairement sexuelles.

Ce constat reste d’ailleurs cohérent  avec l’âge des utilisateurs qui, rappelons-le,  est majoritairement jeune. Ils sont nombreux à s’inscrire pour découvrir et vivre leurs premières expériences amoureuses.

 

L’amour 2.0 : intéressant pour une deuxième union

En revanche, si seulement 5% de couples de première union se sont formés via des sites de rencontres entre 2005 et 2013, ils ont permis à 10 % de leurs utilisateurs de se remettre en couple après une séparation.

En effet, au-delà d’un certain âge, quand beaucoup d’autres couples sont déjà formés, le cercle des possibilités de rencontres se fait de plus en plus restreint pour une personne séparée ou divorcée.

 

Site de rencontres pour une relation sérieuse et durable, qu’est ce qui va faire la différence ?

Si l’objectif est de trouver l’amour de sa vie, il est préférable de s’inscrire sur un site qui propose un test de personnalité rigoureux et approfondi, car toutes les applications de rencontres sur Internet ne correspondent  pas à ce que l’on cherche.

Ce mois-ci, c’est le site de rencontres Parship qui est mis à l’honneur. Classé troisième dans le palmarès des meilleurs sites, il est le chouchou des 40 ans et +, à la recherche d’une relation sérieuse et durable. Chaque membre doit répondre à un questionnaire permettant de mettre en évidence 32 traits de sa personnalité déterminants pour la vie en couple. Appuyé sur des fondements scientifiques, ce procédé établit un taux de compatibilité et rapproche les célibataires susceptibles de s’harmoniser au mieux pour construire un couple durable et heureux.

 

 Se connaître et se fixer les bonnes limites

L’amour 2.0 peut vite devenir un piège. La profusion des profils risque de nous plonger dans le vertige des possibles et une quête effrénée du toujours mieux – quête bien vaine car sans fin. C’est ce que souligne Pascal Lardellier : “Beaucoup de personnes inscrites sur ces sites qui manquent un peu de modestie ou de maturité vont essayer de trouver encore mieux, de trouver quelqu’un qui est un petit mieux que ce qu’ils ont rencontré. Il faut savoir quand on a rencontré quelqu’un sur le net débrancher et tourner la page. Et ce n’est pas évident au regard de la vertigineuse interchangeabilité des possibilités amoureuses que nous offrent le net.”

Fort (e) de cette mise en garde et conscient (e) de ce que l’on veut, l’amour 2.0 peut être un chemin vers la recherche et la découverte du grand amour.

Belle rencontre les amoureux !

 

*Ined : Institut national d’études démographiques

*Insee : Institut national de la statistique et des études économiques

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